Eco-pâturage au domaine du Plantier de Costebelle, à Hyères-les-Palmiers

Août 20, 2020 | Initiatives

« Favorisons le développement et la protection de la nature, des espèces rares qui peuvent vivre ici et qui étaient là avant nous. »

Labellisé Jardin remarquable depuis 2005, certifié Esprit Parc national Port-Cros en 2019, le domaine du Plantier de Costebelle accueillait mi-août 2020, les 15 jeunes chèvres de l’association Bêle Colline pour 15 jours d’éco-pâturage.

La chèvre et la tortue : une histoire d’équilibre écologique

C’est la deuxième fois que Renaud Lugagne fait appel à l’éco-pâturage, mais cette fois-ci, le troupeau est hyérois. Le chemin de la bergerie au domaine se fera par la route, encadré par la bergère, Ninon Megglé, des membres de son association (Nathalie, flight dispatcher, Muriel, aide-soignante ou bien encore Claude, artiste-peintre pour ne citer que quelques-uns d’entre eux !), et le renfort de la police municipale. Chacun se tient à son poste pour tenir à distance les voitures qui risquent d’effrayer le jeune troupeau dont c’est la première sortie hors pâturage…

Une fois arrivées au Plantier de Costebelle, les chèvres sont installées dans la partie forestière du domaine, bien distincte du jardin climatique. Car il faut savoir trois choses :

Les chèvres mangent tout, sans distinction : il est donc impératif de délimiter préalablement l’espace qui leur sera dévolu, sinon adieu plantations florales ou autres essences rares !
Ninon Megglé précise : «Elles mangent tout, mais n’arrachent rien : à la différence du débroussaillage mécanique, les chèvres ne vont pas arracher de racines, ne vont pas détruire des insectes, des nids ou blesser des animaux. Elles vont même enrichir les sols et la biodiversité. »
Outre les apports écologiques indéniables de l’éco-pâturage, Renaud Lugagne a un objectif : ne pas nuire à la soixantaine de tortues d’Hermann qui vivent en liberté sur le domaine, et leur apporter un confort supplémentaire. Renaud Lugagne nous le dit : « Grâce à l’éco-pâturage, les chèvres vont faire un débroussaillage favorable à la tortue d’Hermann pour qu’on puisse retrouver une mosaïque de pelouses méditerranéennes et des zones de ponte désherbées. Donc le but, c’est de façonner un paysage encore plus favorable que ce qu’il n’est à la tortue d’Hermann. En plus, il n’y a aucun risque d’accident de débroussaillage pour les tortues, la chèvre est au service de la tortue. »

« Une terre pâturée, bien gérée, est plus résiliente »

C’est ainsi que les 15 jeunes chèvres ont entrepris leur premier périple, dès les premières lueurs du soleil ce lundi d’août, depuis leur bergerie sur les hauteurs du château d’Hyères. Ninon Megglé, chevrière et fondatrice de Bêle Colline souhaite développer l’éco-pastoralisme à Hyères : jardins publics ou privés, bords de route, les terrains qui s’adaptent à cette pratique sont nombreux. Il suffit préalablement de délimiter les zones sur lesquelles les chèvres pourront paître. De là, le projet de Bêle Colline déroule : « Donner du foin aux chèvres est un non-sens ». En sortant de ce système, « on valorise le travail des chèvres qui mangent mais nourrissent la terre, et permettent de mieux gérer les incendies. » Pour Ninon, « une terre pâturée, bien gérée, est plus résiliente, plus diversifiée ».

Zéro pétrole et beaucoup de rêves

Les objectifs de Bêle Colline ? Faire du pastoralisme zéro pétrole en ayant recours uniquement à des déplacements à pied, et ramener du rêve !

Ce matin-là, les chèvres, accompagnées par les bénévoles de l’association, ont assurément intrigué et fait briller les yeux des Hyérois qui les ont croisées sur le pont traversant la voie Olbia ou bien encore traversant le passage à niveau du quartier de la Gare !